Hester, le nouvel outil digital de JobTeaser pour identifier et valoriser ses soft skills
Aider les jeunes à mieux se raconter et à s'appuyer sur leurs forces.
Un sujet qui revient en force pour rester pertinent face à la transformation rapide des métiers est le développement de ses soft skills. C’est d’autant plus vrai alors que le télétravail temporaire (ou permanent) rend les compétences non techniques essentielles. Pourtant, si les soft-skills sont omniprésentes dans la littérature scientifique et les médias, il n’existe pas de consensus à leur sujet - et il peut être complexe de les identifier lors des processus de recrutement.
Afin d’aider les jeunes talents à mieux identifier et mettre en avant leurs soft skills, JobTeaser a créé un outil digital, Hester, dont nous lançons la version beta test en septembre 2021. Jérémy Lamri, Directeur de l’Innovation et des Affaires Publiques chez JobTeaser, nous dévoile les coulisses de sa création.
Il n’existe pas forcément de consensus sur ce que sont les soft skills aujourd’hui. Comment les définir en quelques mots ?
Les soft skills transcrivent en actions notre capacité à réfléchir et à interagir en fonction du contexte. Que ce soit pour résoudre un problème, consoler un proche ou négocier une vente, nous utilisons des soft skills. Plus elles sont développées, plus nous sommes capables de bien gérer de nouvelles situations.
Aujourd’hui il existe des niveaux de maturité très variables dans la compréhension des soft skills par le marché. Tous les recruteurs les exigent, mais il peut s’avérer complexe de les identifier et de les mesurer. De plus, dans l’imaginaire collectif, elles sont souvent associées à une forme de moralité et de performance, ce qui peut rendre le sujet stressant : nous savons tous que nous devons les développer et elles peuvent être un motif de refus lors d’un entretien d’embauche, par exemple, mais nous ne savons pas forcément par où commencer pour les identifier.
Pourquoi n’existe-t-il pas de consensus autour des soft skills ?
Aujourd’hui, il existe plus de 700 définitions rien que pour le mot “compétence” ! La littérature scientifique n’apporte pas de consensus pour clarifier ce que sont les soft skills, et les livres publiés sur le sujet ne sont pas toujours scientifiques ni exhaustifs. Il est donc difficile au sein des entreprises d’identifier efficacement les soft skills et de les développer. De nombreuses entreprises ont développé leurs propres référentiels avec leurs propres prismes, et c’est également le cas de plusieurs pays, qui ont notamment associé certains concepts à certaines soft skills, en fonction de leur contexte culturel. Il n’y a pas qu’une seule vérité en la matière, mais comme pour tout langage, tant qu’il n’y aura pas de règles communes, il sera difficile pour le marché d’avancer.
JobTeaser a créé un outil digital d’identification des soft skills. Quelle est sa spécificité ?
Notre outil, Hester, est une plateforme digitale qui permet aux étudiants d’identifier leurs softs skills et de les mettre en avant. Il a été conçu de manière scientifique par des chercheurs en psychologie, en s’inspirant de modèles de soft skills existants, dans l’optique de conjuguer simplicité et exhaustivité.
L’objectif de cet outil est d’aider les jeunes à mieux se raconter, de s’appuyer sur leurs forces, et de sortir de l’idée d’une course à la performance pour acquérir le plus de soft skills possibles. Nous cherchons à casser cette tendance anxiogène qui pèse sur les jeunes comme une injonction. Par exemple, Hester n’est en aucun cas un outil d’évaluation. Il s’agit bien d’un outil de découverte et d’exploration de soi, basé sur la valorisation de ses expériences professionnelles et personnelles. Nous souhaitions réellement sortir du cadre de la mesure et du jugement, pour permettre à l’étudiant de garder la main sur son profil, et le valoriser de la manière qui lui correspond le mieux.
Nous sommes convaincus que développer des softs skills s’avère nécessaire pour progresser dans sa vie au sens général, et ce travail ne devrait pas seulement se réaliser à la demande d’un recruteur ou d’une entreprise. Pour incarner ces convictions, la première partie de l’outil vise à identifier des réalisations de vie inspirantes. Avec un peu de travail, nous serons en mesure prochainement de relier ces objectifs inspirants avec des soft skills, de sorte à pouvoir dire : “si tu souhaites réaliser telle ou telle chose dans ta vie parce que cela t’inspire, il peut être intéressant de développer telle ou telle soft skill”.
Bien évidemment, nous combinons cette approche inspirante avec un besoin pragmatique pour l’étudiant de pouvoir parler de ses soft skills dans un contexte professionnel. C’est pourquoi les deux autres parties de l’outil permettent d’identifier des situations génériques vécues par le passé, et de les relier à des expériences de vie concrètes. L’ingénierie derrière l’outil permet d’identifier les soft skills correspondantes, ainsi que leur niveau de développement. En tout, ce sont 10 soft skills qui sont passées au crible, découpées en 22 capacités. Et en fin de parcours, l’étudiant bénéficie immédiatement d’un rapport autogénéré complet et personnalisé de plus de 40 pages, pour apprendre à se connaître et se raconter. Idéal pour connaître ses forces, et pour les mettre en avant auprès de professionnels !
Quels sont les modèles utilisés pour créer l’outil Hester?
Nous nous sommes basés sur des référentiels reconnus et sophistiqués, tels que les modèles ONET ou eLene4work, raffinés par des scientifiques et ingénieurs depuis des années. À l’aide d’une revue poussée de la littérature, de questionnaires quantitatifs, et de méthodes statistiques avancées, nous avons pu identifier les forces et faiblesses des différents modèles et concepts, pour in fine créer un modèle cohérent, exhaustif, et compréhensible par tous, que nous avons baptisé H10. Dans une logique de partage, d’ouverture et d’évangélisation, nous publierons prochainement toute la matière créée autour du modèle H10, dans un livre dédié aux soft skills qui sera publié aux éditions Dunod. Surtout, nous travaillons main dans la main avec l’AFNOR pour créer la première norme française en matière de définition des soft skills.
Les groupes de travail commenceront à l’automne, pour une parution de la norme au plus tard fin 2022. Nous avons l’ambition à plus long terme de porter une telle norme au niveau mondial, en travaillant avec l’AFNOR auprès de l’ISO, l’organisation mondiale de normalisation. Lorsque nous utiliserons tous le même langage, il sera alors bien plus facile pour les acteurs autour des soft skills de se développer et créer des passerelles vertueuses.